La population du camp de Moria a presque triplé, passant de 7000 l’été dernier à 20.000 aujourd’hui. Les conditions de vie sur ce camp, un ancien terrain militaire devenu une jungle, sont déplorables. Fin février 2020, la Turquie a ouvert sa frontière avec la Grèce entraînant la migration de milliers de personnes. Cette dernière durcit encore sa politique migratoire avec un projet de mur flottant en mer Egée. « L’Union Européenne est une construction démocratique. Or, il n’y a pas d’impuissance de principe en démocratie. Nous, citoyennes et citoyens, détenons le pouvoir de la honte. C’est à nous de renverser les rapports de force. Nous devons mobiliser l’opinion publique, organiser notre combat. Déclarer la guerre à la stratégie de la terreur qui détruit les bases morales de l’Europe. Nous, peuples d’Europe, devons imposer la cessation immédiate des versements européens aux États antiréfugiés. Partout sur le continent, nous devons obtenir le strict respect du droit universel de l’homme à l’asile. Nous devons imposer la fermeture immédiate et définitive de tous les hot spots, où qu’ils se trouvent. Car ils sont la honte de l’Europe. », écrivait Jean Ziegler dans son livre Lesbos, la honte de l’Europe.
Depuis quelques mois, Hosein vit avec son épouse Zahra sur le camp non officiel de Moria situé sur l’île de Lesbos en Grèce. Malgré lui, il se bâtit petit à petit un quotidien sur ce camp dont les conditions sont rudes. Entre les allers-venus entre l’atelier associatif où il fabrique des objets pour améliorer son quotidien et celui de ses amis, la préparation des repas et des temps avec sa famille, il attend et espère surtout obtenir ses papiers pour rejoindre l’Europe.














