Le 17 mars 2020, la maison de mes parents, à La Bassée, dans le Nord de la France allait devenir mon lieu de confinement. L’occasion de poursuivre un travail de mémoire sur le quotidien de ma grand-mère qui vit à 200 mètres du corps de ferme, qui fût son lieu de vie pendant des années.
Commence alors une correspondance qui vient rompre la monotonie de notre quotidien. Sur une petite carte, Marie-Paule écrit des souvenirs, décrit ses journées et poursuit ce travail de mémoire, commencé ensemble il y a un an. Il est question de son quotidien, du confinement mais surtout de son lien fort avec mon grand-père décédé il y a deux ans. Ma grand-mère à l’écrit et moi, derrière l’objectif, immortalisons ce temps de confinement qui au final, nous a permis de “resserrer nos liens”.
Ce reportage a été réalisé pendant les 55 jours de confinement.


Par ce beau soleil, je me consacre à travailler dans mon jardin pour enlever les mauvaises herbes et couper les arbres fruitiers. Vers 17h, si le soleil persiste, je me consacrerai à la lecture et ensuite, repas, informations, télé et dodo.


Le confinement n’a pas réellement changé mon quotidien mis à part que je ne peux pas partir de chez moi. Ma fille, Laurence qui habite, près de chez moi me fait les courses pour la semaine. Je ne me sens pas isolée. J’ai presque la visite de mes petits-enfants tous les jours, en prenant des mesures de précautions. Avec le décès de mon mari Pierre-Jean, il y a maintenant presque deux ans, aucune journée ne se passe sans que je pense à lui. Je le revois toujours dans sa façon de travailler, sur son tracteur, sur la tondeuse, etc.


Aujourd’hui, dimanche, j’ai regardé la messe à la télévision, ensuite repas du dimanche seule en confinement jusqu’au 11 mai suivant l’annonce de Monsieur Macron, le Président. Après, sieste, informations, petit repas du soir, télé et coucher. C’est aussi que mon dimanche était un peu triste ; il ne faisait pas très beau.



En cette période de confinement qui dure maintenant depuis un mois, le temps me paraît assez long et cela va durer encore quelques semaines et peut-être plus ! Sans le contact et la présence de mon mari Pierre-Jean, les moments réconfort sont beaucoup plus rares. Il m’arrive certaines fois de converser avec lui, de lui raconter mes joies et soucis. Je lui parle aussi de mes enfants et petits-enfants.


Aujourd’hui, c’est le jour du déconfinement. C’ est la reprise de l’école pour certains enfants, la reprise du travail et la liberté de sortir de chez soi. J’aimerais rendre visite à mon mari au cimetière et à mes parents. J’ai eu de la chance pendant le confinement d’avoir mes petits-enfants près de moi.
